Description du projet

FUSION vise à améliorer la coordination, l’équilibre et la gestion durable de l’eau dans le bassin versant transfrontalier de la Lys.

En France, la Lys traverse des paysages vallonnés ce qui entraine des écoulements à vitesse assez élevée. De l’autre côté de la frontière, ses affluents traversent des vastes plaines qui engendrent un ralentissement des écoulements, entraînant de fréquentes inondations. Ce phénomène naturel est aggravé par la main de l’homme : urbanisation, imperméabilisation, disparition des zones humides, … Un changement du climat est également constaté: période tantôt plus sèche et tantôt pluvieuse.

Le partenariat entre USAN, SYMSAGEL, SERTIT, PFO et HIT réalisé dans le cadre de FUSION consiste à ralentir les écoulements des eaux et à favoriser une meilleure biodiversité de part et d’autre des frontières.

Les infrastructures hydrauliques naturelles seront accompagnées par des mesures éco-responsables en réponse du changement climatique. Toutes ces mesures contribueront à leur insertion paysagère, à stocker l’eau, prévenir de l’érosion des sols et offrir un environnement stable pour la biodiversité, l’aspect économique (agricole) et récréatif.

FUSION permettra également de mettre en œuvre des outils innovants dans ce territoire transfrontalier, par une cartographie transfrontalière par image satellite de la vulnérabilité en zone inondable et de l’impact d’évènements d’inondations passé et futur dans le bassin versant de la Lys.

Objectifs du projet

Le partenariat souhaite :


– Réduire le risque d’inondation dans les territoires urbains et agricoles.

– Développer une communication transfrontalière de gestion coordonnée de l’eau sur les inondations, par une action de coopération entre les partenaires.

– Sensibiliser les habitants sur les méthodes de gestion des risques d’inondation et leur plus-value environnementale.

– Développer la conscience du risque d’inondation chez les acteurs locaux et les habitants.

– Contribuer à l’amélioration la biodiversité.

– Mieux gérer les aménagements afin de recréer plus de biodiversité et de la rendre plus résiliente au changement climatique.

La communication du projet

Des solutions de communication innovantes pour accompagner le changement.

Afin de préparer nos territoires transfrontaliers à être résilients face aux conséquences du changement climatique, il est nécessaire de sensibiliser les habitants et acteurs aux risques.

Le projet prévoit de créer un outil de communication transfrontalière innovante basée sur la sensibilisation aux crues. En effet, les crues ne s’arrêtent jamais à une frontière.

Le but du projet est de produire, de transférer et de transmettre les informations sur les données des zones inondées grâce aux images satellite transfrontalières.

Les inondations dans le bassin versant de la Lys

La configuration naturelle du bassin versant de la Lys génère des inondations, dans les zones agricoles et urbaines, depuis plus de 25 ans avec des dégâts importants pour la population, l’agriculture et l’environnement : en 2001, 2002, 2005, 2007, 2009, 2012, 2014, 2016, 2019, 2021.

Sur cette période, les statistiques montrent une hausse de la fréquence des crues ainsi qu’une intensité plus puissante. Si les inondations sont un phénomène naturel, leur ampleur est le résultat de plusieurs facteurs, parmi lesquels l’influence des changements climatiques, l’imperméabilisation des sols, l’artificialisation des cours d’eau ou encore la disparition des zones humides. L’urbanisation sur les territoires transfrontaliers, parfois même en zone inondable, la transformation d’occupation des sols par l’évolution des pratiques agricoles intensives, le voûtement historique de cours d’eau, ont rendu les communes de plus en plus vulnérables au risque d’inondation.

Le régime des précipitations change induisant des hivers plus humides, plus des journées plus pluvieuses et des étés plus secs mais avec des orages d’été plus fréquents et plus intenses. En hiver, il en résultera des débordements de rivière plus fréquents et plus importantes. En été, ce sont surtout les phénomènes de ruissellement qui s’aggraveront.

Il devient donc urgent de travailler aussi bien sur la temporisation de l’écoulement de l’eau que son stockage. C’est pour cette raison que chaque partenaire travaillera sur le ralentissement de l’écoulement des eaux sur des affluents de la Lys et aura ainsi un impact collectif sur les crues transfrontalières. Il s’agit de ralentir la vitesse des eaux pour davantage se protéger des inondations en zone urbanisée, en combinant l’aménagement de dispositifs naturels légers (mares, plans d’eau, fascines, méandres, haies et plantations de ligneux d’espèces régionales, etc…) et d’ouvrages de retenue d’eau.

Ces infrastructures permettront également de réduire les pollutions diffuses, d’améliorer la qualité des eaux de surface et de favoriser la gestion estivale de l’eau et de la sécheresse.

La prévention contre de nouvelles inondations destructrices nécessite de rendre de l’espace et de la liberté de mouvement aux rivières, partout où cela est possible, en veillant, bien entendu, à minimiser l’impact sur la population tout en reconnectant des espaces à la rivière en vue de recréer sa résilience écologique, comme la remise à ciel ouvert de cours d’eau, laissés dans leur fond de vallée. La remise à ciel ouvert s’accompagne, généralement, d’un décloisonnement latéral et parfois vertical du cours d’eau.